L'embauche d'un intérimaire n'est possible que si le besoin est temporaire et ne correspond pas à l'activité normale et permanente de l'entreprise. Le besoin permanent renvoie à l'embauche sous contrat à durée indéterminée (CDI). Par ailleurs, le recours au travail temporaire n'est possible que si le besoin répond à l'un des motifs limitativement prévus par le Code du travail :
En revanche, le recours à l'intérim pour remplacer un salarié gréviste est interdit, il expose l'employeur à une sanction pénale.
Le fait de recourir à l'intérim pendant trop de missions pour des tâches similaires entraîne la requalification du contrat de travail temporaire en CDI. En effet, le recours au contrat temporaire a eu pour effet, dans ce cas, de pourvoir durablement un emploi lié à l'activité normale et permanente de l'entreprise utilisatrice. En cas de requalification de son contrat en CDI, l'intérimaire se verra appliquer l'ensemble du statut collectif de l'entreprise utilisatrice, y compris les règles relatives à la rupture.
Généraliste ou spécialisée (par métier ou par zone géographique), locale ou nationale, le choix de l'entreprise de travail temporaire (ETT) est vaste.
Votre décision dépendra largement du nombre et de la nature des profils recherchés. Il est préférable de solliciter une agence géographiquement proche, de manière à pouvoir facilement rencontrer les interlocuteurs de l'agence d'intérim, si besoin, et leur présenter l'entreprise d'accueil, ainsi que les postes de travail.
Vous devez vous assurer que l'ETT dispose d'une garantie financière et est en règle au regard du recouvrement de ses cotisations sociales (le montant minimum est fixé à 123 594 euros pour l'année 2017). En cas d'insuffisance de la caution, l'entreprise utilisatrice est substituée à l'ETT pour le paiement des sommes dues aux salariés et aux organismes de Sécurité sociale dont relèvent les salariés intérimaires, pour la durée de la mission accomplie dans l'entreprise utilisatrice.
L'agence va chercher à savoir quelles sont les tâches exactes du poste considéré, les missions, le contexte professionnel de l'entreprise, etc.
Exemple : Un cuisinier qui travaillera dans une chaîne de restauration rapide n'aura pas les mêmes qualifications qu'un salarié travaillant dans un grand restaurant.
Il s'agit donc, avant tout, de concevoir une fiche de poste sur lequel l'agence de travail temporaire pourra s'appuyer pour rechercher la personne adéquate et qui indiquera notamment :
Le travail temporaire met en jeu 3 acteurs : l'ETT, le salarié en mission et l'entreprise utilisatrice, c'est-à-dire vous. Deux contrats doivent être conclus quasi simultanément :
Il faut donc préparer l'ensemble des éléments que l'agence utilisera pour préparer les contrats :
Vous devez vérifier que le contrat de mise à disposition, obligatoirement établi par écrit, contient toutes les mentions légales obligatoires, à savoir :
Le contrat de mise à disposition doit être établi au plus tard dans les deux jours ouvrables suivant la mise à disposition.
Ce contrat doit également indiquer si le poste à pourvoir expose le travailleur intérimaire au-delà des seuils légaux à des facteurs de pénibilité et doit faire l'objet d'une traçabilité au moyen de la déclaration des expositions. Cette information peut être rectifiée par l'entreprise utilisatrice par avenant au contrat.
Le principe d'égalité de traitement s'applique aux intérimaires, c'est-à-dire que l'intérimaire devra être traité de la même manière que les salariés de l'entreprise d'accueil, concernant par exemple la rémunération (salaire de base, 13e mois, avantages, accessoires de salaire, etc. que percevrait dans le même poste de travail, à qualification équivalent, après période d'essai, un salarié en CDI dans l'entreprise utilisatrice), la durée du travail, le repos hebdomadaire et le repos des jours fériés, l'hygiène et la sécurité.
Les salariés intérimaires ont également accès aux équipements collectifs à savoir :
Des règles strictes existent en termes de durée maximale des missions (en principe 18 mois) avec application de délais de carence, dans la majorité des cas, avant de pouvoir recourir de nouveau à un intérimaire en mission sur un poste donné.
Enfin, il est préférable de formaliser la demande par écrit (par fax ou par mail), auprès de l'agence d'intérim, de manière à garder en une trace.
Un intérimaire peut être recruté en mission à temps complet ou à temps partiel. Si la mission est à temps partiel, un minimum de 24 heures par semaine doit être prévu au contrat, sauf :
Le choix de l'intérimaire relève, en principe, de la responsabilité de l'agence, même si vous avez la possibilité de demander spécifiquement une personne à condition qu'elle soit disponible, ou de recevoir plusieurs personnes en entretien avant de choisir.
L'intérimaire doit se présenter avec son avis d'aptitude médical et, le cas échéant, les permis ou habilitations nécessaires. Lors de son arrivée dans votre entreprise, il doit être inscrit sur le registre du personnel, présenté au service d'accueil et faire l'objet d'une formation sécurité.
L'entreprise utilisatrice est tenue d'organiser :
Les salariés intérimaires peuvent conclure un contrat à durée indéterminée avec l'agence de travail temporaire. Ils bénéficient dans ce cas d'un paiement des périodes intermissions par l'ETT. Ce contrat n'a pas d'impact pour l'entreprise utilisatrice.
En particulier celles qui sont connues au niveau national (et qui disposent souvent de services spécialisés), surtout si vous n'avez pas l'habitude de recourir au travail temporaire.
Échangez le maximum d'informations avec les agences sur l'environnement de travail, les postes, les exigences de l'encadrement. L'ETT cernera mieux vos besoins et pourra y répondre plus efficacement.
(Fiche d'aptitude médicale à jour, formation sécurité effectuée, surveillance médicale spéciale prise en compte, éléments contractuels exacts, exactitude et validité du motif de recours, respect des délais de carence, de la durée maximale du contrat, etc.). Cela doit devenir à terme un véritable réflexe.
Si vous en avez besoin, pensez à insérer dans le contrat de mise à disposition une clause prévoyant la modification du terme, c'est-à-dire une clause d'anticipation ou de report du terme du contrat de mission. Cette mention concerne également l'avenant prévoyant le renouvellement du contrat de mise à disposition.
Le CE doit être informé et consulté sur les mesures de nature à affecter le volume ou la structure des effectifs. Une société qui avait recours massivement à l'intérim doit donc le consulter avant de décider de ne plus recruter d'intérimaires à l'échéance des contrats en cours.